Summer's almost gone

    Aujourd'hui, c'est la rentrée pour beaucoup, et aujourd'hui je rentre à Lille.
    En ce moment, les gens avec qui j'étais en Suède n'arrêtent pas de mettre des messages sur facebook du style "il y a un an j'y étais, la Suède me manque !", et ça, ça file un peu le bourdon. J'ai imaginé quelqu'un vivre dans ma petite chambre, s'installer dans ma cuisine. Ces gens qui en ce moment même doivent découvrir avec excitation toutes les joies du début. Les premières discussions, les premiers diners, les premières fêtes. Je me suis demandé si c'était une fille, ou un garçon. Tout ça m'a fait bizarre.

 

Je revois cette photo, qui a un an et des poussières. Je me regarde, comme si je pouvais lire quelque chose dedans, les yeux qui disent attendre tellement de l'année à venir

    Dimanche, j'ai regardé l'Auberge Espagnole. Je l'avais pourtant vu plein de fois, mais c'était la première depuis que je suis partie. J'ai ri en revoyant les disputes autour du jus d'orange dans le frigo, les soirées bière-canapé. J'ai pensé au début à ce que disait Romain Duris sur les rues, les noms qui ne nous disent rien, alors qu'on sait qu'un jour on aura des tas de souvenirs dans ces rues. Et j'ai pensé que ce film aurait pu être encore mieux, parce qu'il y a tellement d'autres choses que Cédric Klapisch n'a pas dites.
    Il y a eu des moments, surtout vers la fin où j'ai été émue, j'ai eu envie de dire à mes parents "vous savez, ça c'est vrai. On ne peut pas l'expliquer, mais lui, il a réussi à le filmer". Surtout à la fin, quand il rentre, qu'il marche seul dans les rues de Paris. Quand sa mère lui demande de raconter, et qu'il ne peut rien dire d'autre que "c'était bien". Je me suis tue, pour ne pas casser l'émotion.
   On ne peut pas savoir tant qu'on ne l'a pas vécu.
   Ca peut sembler bizarre quand je revois mes amis, et qu'on se parle de tout et de rien sans se dire grand chose de nos différentes expériences, de nos voyages. Parfois, au détour de la conversation, on aborde le sujet. Mais on sait tous qu'il n'y a rien d'autre à dire, en tout cas que le plus important on ne peut pas le dire.

 

 

Donc c'est le retour à Lille, et j'ai hâte. J'ai toujours une cochonnerie dans le poumon. Les médecins parlent de "foyer de surinfection mal systématisé", moi j'ai plus l'impression d'avoir des animaux en fourrure qui se baladent dans ma gorge.
Mais Lillle, ça veut dire tous les revoir, il y aura la braderie. J'espère aussi voir Hélène plus tard, peut-être aussi Aurore et Alicia ^^
J'ai plein de projets : déco de l'appart, reprendre le suédois, me mettre au japonais, donner des cours, éventuellement du yoga...
Je ne sais pas encore quand j'aurai ma connexion internet, j'espère en arrivant mais on ne peut pas vraiment être sur. Ca veut dire ne vous inquiétez pas, je suis en vie. Ca veut aussi dire plus d'épisodes de la saison 7 de Gilmore Girls, mais bon je vais me rabattre sur les trois premières saisons.
Ca veut dire byebye, tchüss und heydå aussi !